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Man of Steel / Batman V Superman (BOF)

  • Photo du rédacteur: Kevin Enhart
    Kevin Enhart
  • 22 juin 2017
  • 5 min de lecture

Watertower (WB) Records

Hans Zimmer - 2013

Hans Zimmer & Junkie XL - 2016

Man of Steel

Même s'il n'est pas le plus original de son compositeur, le score de Man of Steel a quand même largement de quoi attirer l'attention (pas sûr pour autant que ce soit une bête à Oscars, même si les versions envoyées aux différents jurys font généralement près de 4h et incluent presque tout ce qui a été composé pour le film, quand le score publié reste un montage remixé fait pour être écouté en dehors du film). Pour autant, le score de Zimmer est aussi différent de celui composé il y a 35 ans par Williams qu'il en est proche. On retrouve les rythmiques sobres (classiques chez les deux compositeurs), les lentes montées en puissances accompagnées de cuivres (Williams avait toujours les cuivres en avant à l'époque, quand il se contentent souvent de prendre le contrepoint des cordes chez Zimmer), etc... Mais, là où Williams faisait ressortir de longues nappes synthétiques pour illustrer Krypton, Zimmer les utilise pour mettre en avant la puissance du personnage, et préfère se tourner vers des rythmiques à coups de tambours Taïko pour dépeindre la planète mourante. Autant de sonorités "exotiques" pour renforcer l'étrangeté de ce mond. Zimmer joue aussi du leitmotiv de son "thème", qu'il cale souvent en arrière plan, là où Williams le faisait exploser. Ceci expliquant cela : 35 ans ont passé, et la manière de construire une bande originale a évolué, autant que le personnage. Lumineux et héroïque chez Donner/Williams, il est plus en retrait, plus sombre et plus en recherche de ses propres valeurs chez Snyder/Zimmer (ce qui se retrouve surtout dans les rythmiques lentes au piano et dans l'utilisation des choeurs - ces choeurs qui n'explosent finalement qu'une fois en un crescendo majestueux mais tourmenté. Les nappes synthétiques et les Taïko, ensemble, amènent au personnage de Zod une froideur angoissante qui, tout en rappelant son origine Kryptonienne, indique un personnage prêt à tout. Il est le méchant, quand Luthor, chez Donner, n'était qu'un trublion.

Reste que le personnage dépeint ici est à l'opposé du brutal Dark Knight, et reste un Superman visiblement plus contemplatif que dans les films précédents. A priori, ce Man of Steel porte bien son nom, et, dans sa démarche, est à rapprocher de Batman Begins. Nous découvrirons certainement Superman dans le numéro 2 (dont la pré-production est déjà lancée par Warner). De là à penser que Nolan - co-scénariste et producteur choisira d'axer le troisième film sur Doomsday, il n'y a qu'un pas (à moins que la Warner n'y mette son veto pour protéger le Justice League de ses rêves).

Sinon, pour ceux qui connaissent le Zimmer des débuts (celui de Thelma & Louise, de Black Rain etc...) pourront jouer à retrouver des sonorités qu'on pensait oubliées.

(écrit en Juin 2013)

Batman V Superman

Soyons honnêtes : la première fois que j'ai entendu le score de BvS, un ou deux jours avant d'aller voir le film en salle, ma première pensée fut qu'il faudrait certainement à Warner un très gros chèque pour que Zimmer accepte de revenir. Ce qui se confirma quelques mois plus tard, d'ailleurs. C'est bien simple : le score est bon mais, à l'instar de celui de John Williams pour Star Wars : The Force Awakens, semble avoir été composé sans soin. Le professionnalisme est là, de même que le savoir-faire, mais le tout manque d'une âme certaine.

En 2005 et en 2008, les scores que le compositeur Allemand signait avec son compère et ami James newton Howard sur les deux premiers Batman de Christopher Nolan avaient, outre un charme fou, une identité unique, grâce aux mélanges de style des deux hommes. Les mélanges d'expérimentations et d'orchestrations plus traditionnelles, le style flamboyant de Zimmer allié aux longues nappes mélancoliques de Howard marquaient chaque séquence, sans jamais s'opposer.

Ici, alors qu'on aurait pu espérer la même chose de l'apport de Junkie XL, ce n'est jamais le cas. Certes, Junkie XL ne compose pas pour le cinéma depuis longtemps, et son travail le plus notable (Mad Max : Fury Road), quoi que sympathique, n'est qu'une copie cheap de celui de Zimmer.

Au final, entre un compositeur qui visiblement s'ennuie parce qu'il a déjà fait le tour de ce qu'il a à dire (il s'amuse clairement plus chez Nolan, sur Kung Fu Panda ou sur des comédies romantiques) et un autre, trop jeune (ou récent) pour avoir son propre style, on n'est jamais surpris.

Ca marche, pourtant. Le score n'est pas mauvais. Des morceaux comme Beautiful Lie ou Must there be a Superman, bien qu'étant des reprises de Man of Steel sont parfaitement arrangées et apportent une véritable émotion. Le thème associé à Luthor (que l'on entend par exemple dans The Red Capes are Coming) est décalé à souhait, joué sur des suites de contrepoints au violon électrique et de staccatos. On y sent la psychologie aussi anarchique et posée du personnage (le principe des contrepoints étant également un arrangement mathématique), sa géniale folie, à mille lieu des cabotinages de Gene Hackman (qui, dans la mythologie, serait le père de ce Luthor là, d'ailleurs, donc sans comparaison). Autre exemple, le thème de Wonder Woman, que Zimmer pose ici d'une manière spectaculaire dans Is She with you. Une rythmique martiale, une guitare électrique enlevée, l'Amazone est bel et bien là, et ce thème lui est déjà associé dans l'oreille du public (1). Même le thème du Dark Knight (Do you Bleed?) sonne bien, approfondissant le système des percussions lourdes (et depuis reprises par la moitié des compositeurs de la planète) de Batman Begins.

De bonnes idées, donc, et une véritable recherche de la part des deux compositeurs mais qui, à l'oreille, semble trop disparate pour donner une véritable identité au film, un peu comme si on avait mélangés les scores de plusieurs oeuvres.

La faute, sans doute, à une fatigue de Zimmer, qui aurait eu envie d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Ou à une production chaotique, ne sachant trop dans quelle direction amener le film. Car c'est aussi l'un des points de différence avec Man of Steel : dans ce dernier, Zack Snyder, plus libre, savait qu'il pouvait emmener le film sur le terrain de l'introspection, jouer avec le personnage etc, et laisser l'action au second plan. Ici, ce n'est pas le cas. L'action est, certes, reléguée au second plan de l'intrigue, mais la verison cinéma la rend extrêmement lourde. Hors, le score publié par Watertower Music est issu de ce montage là, ce qui explique sans doute la prédominance de morceaux d'actions au détriment de l'introspection (qui existe dans le film!).

Zimmer signe donc la fin de son travail sur les super-héros avec un score en demi-teinte, après plus de dix ans passés à les écrire. Il possède d'ailleurs (jusqu'à l'arrivée de Danny Elfman sur le prochain Justice League) le record du nombre de super-héros auxquels il a prêté son talent : Batman, Superman, Spiderman et Wonder Woman. Après avoir déjà claqué la porte de Disney suite à la désastreuse édition du score de Pirates des Caraïbes 4, il semble que le compositeur préfère s'orienter vers des oeuvres plus personnelles et, surtout, qui lui laissent le temps et la capacité de se réinventer autant que de jouer sur des thématiques déjà mises en place depuis longtemps.

En attendant le score du très attendu Dunkerk, pour lequel Zimmer rempile avec Nolan. Avant que le thème ne soit reprit dans toutes les bandes annonces, encore?

(1) Ne l'ayant pas encore écouté, je ne sais pas si ce thème se retrouve dans le film Wonder Woman, mais ce serait assez logique.


 
 
 

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